Le chauffage électrique, alibi du nucléaire
Par DiogAnti

Certains criminels, en se fabricant un alibi par trop bétonné, finissent par renforcer les soupçons qui pèsent sur eux. En France, le recours massif au mode de chauffage électrique depuis des décennies fournit à point une justification pour une énergie qui, au départ, s’apparente plutôt à une scorie de l’industrie atomique militaire. Les faux témoins du lobby nucléaire ont mis en avant les avantages immédiats du chauffage électrique en passant sous silence tous les aspects négatifs.
Soyons un peu concret en faisant une estimation de la consommation électrique annuelle pour quelques appareils. Mon but n’est pas de faire des calculs très précis mais de donner des ordres de grandeur.
Au préalable, une petite révision élémentaire de physique. La puissance P d’un appareil électrique est définie par la formule: P=E/t où E est l’énergie fournie et t le temps, soit encore E=Pxt. Si l’on exprime la puissance en Kilowatts (kW) et le temps en Heures, l’énergie s’exprime en Kilowatts.Heures (kWH).
Exemples
Dans les exemples donnés ci-dessous, les calculs sont arrondis au kWH le plus proche.
Un petit radiateur de 1kW « tournant » en moyenne 10 heures pendant 180 jours
-> 1x10x180 = 1800
Un réfrigérateur de 120W fonctionnant en permanence mais « tournant » la moitié du temps
-> 0,12x12x365 = 526
Un ordinateur d’une puissance de 150W restant allumé en moyenne 5 heures par jour
-> 0,15x5x365 = 274
Une lampe de 60W allumée en moyenne 5 heures par jour
-> 0,06x5x365 = 110
Un radio réveil ou une veille de magnétoscope d’une puissance de 5W
-> 0,005x24x365 = 44
Notons qu’un radiateur d’une puissance de 1kW ne permet pas de chauffer une très grande pièce.
Résultat…
Ces chiffres montrent clairement que pour une maison chauffée à l’électricité, le chauffage représente un pourcentage très grand – sans doute supérieur à 80% – de la consommation électrique totale. On ne saurait donc trop conseiller aux personnes qui utilisent un mode de chauffage électrique de commencer par surveiller en priorité l’utilisation de leurs radiateurs même si cela ne dispense pas bien sur d’être attentif pour les autres appareils électriques.
En matière de coût de l’énergie, on biaise aussi le débat en oubliant de comparer le prix du chauffage obtenu à partir d’électricité nucléaire avec celui obtenu à partir d’autres sources d’énergie comme le bois, le gaz, etc… On verrait alors que même avec un prix de l’électricité nucléaire annoncé très bas – ce qui est déjà discutable – le chauffage électrique n’est certainement pas le moyen de chauffage le plus économique.
Crédit photos : Radiateur–Electrique.com, Bio-mag.fr
Mettons un peu les pieds dans le plat.
C’est pas bien le chauffage électrique, ça coûte cher à l’habitant, c’est nucléaire, mais un radiateur coûte 30 euros !
Quand on a les moyens d’investir dans une isolation performante, d’un chauffage économique, on se paie ce qu’on peu, maintenant.
Pour le parc locatif, et surtout dans le locatif privé, aucune obligation n’est faite au propriétaire d’offrir une isolation correcte, ou un chauffage performant, économique, et écologique.
S’il n’y a pas d’incitation fiscale, d’obligation d’information, on ne parle de rien.
Les riches seront au chaud, et les pauvres paieront cher pour le peu qu’ils ont, le tout dans une gabegie d’énergie.
Elles sont où les politiques publiques en matière d’urbanisme, d’énergie, et d’environnement ?
Un mot encore sur les politiques publiques : combien de bâtiments administratifs, d’écoles, de collèges, lycées ou universités sont encore chauffés en électrique ?
L’Etat récupère-t-il d’un côté ce qu’il perd de l’autre ?