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Mais c’est quoi le sens à commémorer Jaurès ?

Par      • 3 Août, 2014 • Catégorie(s): Histoire  Histoire    

Pour une grande majorité de Français, Jean Jaurès est un illustre inconnu. Il le restera. Et j’avoue ma très grande perplexitude lorsque le bruit de la fureur médiatique nous explique que le député de Carmaux se serait opposé à la guerre contre l’Allemagne. Comme le disait Léon Blum, un homme politique est amené soit à se répéter soit à se contredire. Et le moins qu’on puisse dire est que Jaurès s’est aussi contredit !

Anti-dreyfusard et antisémite…

Jean Jaurès, anti-dreyfusard et antisémite

Qui se souvient que Jaurès fut anti-dreyfusard avant d’être dreyfusard ! Qui se souvient, que Jaurès fut un antisémite notoire, lorsqu’il parlait – je cite – de l' »immense effort juif » et du « prodigieux déploiement de la puissance juive » à sauver le capitaine Dreyfus (1). Comment peut-on avoir oublié son article de 1895 consacré à « la question juive en Algérie » ? Ce bourgeois au grand cœur qui défendit la veuve et l’orphelin à Carmaux n’était-il pas une girouette ordinaire dont le socialisme ne fut qu’un vulgaire fonds de commerce électoral ?

Je m’interroge par ailleurs sur le fait que le Cartel des Gauches – dont les représentants avaient participé aux gouvernements d’Union Nationale de 1914 à 1918 – ait fait le curieux choix de panthéoniser Jaurès en 1924. Il aurait, paraît-il, tenté d’empêcher la guerre.

(1) Michel Dreyfus, L’antisémitisme à gauche: Histoire d’un paradoxe de 1830 à nos jours, La Découverte, 2010, 345 p. (ISBN 978-2707159830)

Autre éclairage : l’antisémitisme et l’antimaçonnisme de Jules Guesde et Jean Jaurès

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6 Réponses »

  1. L’antisémitisme à gauche n’a rien de paradoxal, le concept, lui, l’est hautement (voir l’actualité).
    L’antichristianisme non plus, s’agissant de Jaurès plus particulièrement d’ailleurs.
    La lutte contre l’antisémitisme comme clef de lecture de l’histoire, et de l’histoire du socialisme français en particulier, voilà qui me semble très bourgeois (pour parler comme J.Guesde), et précisément complètement digne du « socialisme Hollandiste » (ni socialiste ni français) : on sacralise Dreyffus quand on a renoncé à tout le reste, trahit et Jaurès et Dreyffus justement.

    Bref, pas de commémoration possible avec le Hollande évidement. Pas de mémoire, que de l’histoire. Cet été nous fêtons et lisons Proudhon et Georges Sorel.

  2. Jaurès combattait la guerre des bourgeois parce qu’il savait que ce serait la plèbe qui servirait de chair à canon. Mais comme d’habitude la vraie gauche de ce siècle n’a de cesse de vouloir donner des leçons. Amuse-toi à détrôner les statues dans ton coin.
    Et fait comme Mélenchon prend du Prozac.

  3. @David

    Tu ne sais rien de l’attitude qu’aurait été celle de Jaurès une fois la France entrée en guerre. A la lecture de l’attitude de la SFIO (le parti de Jaurès), je doute qu’il soit resté dans le même registre.

    NB Je ne prends pas de prozac et je serai bien incapable de dire ce qu’est la vraie gauche. J’ai toujours trouvé que tu manquais de recul.

  4. Ou ai-je écrit cela ?
    Tu déforme la réalité pour satisfaire ta démonstration

  5. @David

    Dernier point : je ne sais pas non plus ce que veut dire une guerre de « bourgeois ». Bizarrement, tu reprends là une rhétorique qui appartient historiquement aux communistes (la vraie gauche ???). A chacun ses contradictions ! ;+)

  6. Jaurès était un véritable « politique » au sens où l’entendait Clémenceau «Toujours attribuer ses erreurs aux autres, c’est faire de la politique.» !